[Ateri] Fwd: Re: Le Groupe de Réflexion et d’Action pour une Haïti Nouvelle (GRAHN): La face cachée d’Haïti./ Kerlens Tilus
Samuel Pierre
samuel.pierre at polymtl.ca
Mar 14 Juil 11:13:02 EDT 2015
Chers alliés,
Je partage avec vous ce texte datant de janvier 2013, 3e anniversaire de
la fondation du GRAHN.
Bien à vous,
Samuel
------------------------------------------------------------------------
*De: *"kerlens tilus" <snel76_2000 at yahoo.com>
*À: *vinoush at yahoogroups.com, "Ludovic Comeau" <lcomeau at depaul.edu>,
"Eddy Cave" <eddycave at hotmail.com>, "Luckner Bayas" <renkcul at gmail.com>,
"Samuel Pierre" <samuel.pierre at polymtl.ca>, "Jean-Junior JOSEPH"
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Germain" <wilgermain13 at yahoo.com>, "Edmonde Beauzile"
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Salnave" <msalnave2 at gmail.com>, "Ilio DUrandis" <zanmi02136 at gmail.com>,
"Michele Duvivier" <micheleduvivier at yahoo.com>, "Jean Audan CATEL"
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Cherubin" <cherginette at yahoo.com>, "Camille Loty Malebranche"
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*Envoyé: *Dimanche 12 Juillet 2015 10:06:54
*Objet: *[PP?] Le Groupe de Réflexion et d’Action pour une Haïti
Nouvelle (GRAHN): La face cachée d’Haïti./ Kerlens Tilus
grahnn
Le Groupe de Réflexion et d’Action pour une Haïti Nouvelle (GRAHN): La
face cachée d’Haïti.
L’altruisme ne consiste pas à accomplir quelques bonnes actions de temps
à autre, mais à être constamment préoccupé, concerné par le bien-être
d’autrui.
Jean-Francois Revel
Le GRAHN souffle ces trois bougies cette semaine. Il est un bébé de
trois ans qui a déjà toutes ses dents. Les Haïtiens ont cette tendance à
ignorer les valeurs, les mouvements citoyens, les groupes de réflexions,
de vigie citoyenne, allant jusqu’à décourager même les valeureux
citoyens qui décident de faire la différence. Je pense qu’il est
nécessaire et important de porter notre regard sur le GRAHN afin de
dégager l’essence même de ce mouvement citoyen, ce groupe de réflexion
et d’action, cette organisation de vigie citoyenne, d’opiner sur ses
actions sur le terrain et de faire des recommendations pour que ce
mouvement puisse pérenniser et mener à terme sa vision et mission.
**
*GRAHN: Un think thank*
Le GRAHN est une organisation mondiale de vigie citoyenne, laïque et
apolitique, privilégiant une approche participative pour articuler un
cadre de reconstruction d’Haïti qui va au-delà de la simple réfection
des infrastructures physiques. Il préconise une réflexion permanente
débouchant sur des actions structurantes et coordonnées en vue de la
construction d’une Haïti nouvelle fondée sur le droit, le partage, la
solidarité, l’éducation, le respect de l’environnement et le culte du
bien commun(definition tirée du livre “*Construction d’une Haiti
nouvelle*”). Le GRAHN est un groupe inclusif qui réunit des
professionnels de la Diaspora et d’Haïti. Il veut faciliter une action
concertée pour la renaissance d’Haïti. Je salue l’effort des fondateurs
du GRAHN, particulièrement les professeurs Samuel Pierre et Ludovic
Comeau Jr., qui ont su converger leurs efforts pour monter cette
grandissime structure.
Le GRAHN s’inscrit dans la lignée des think thanks qui sont une
nécessité pour le développement, l’évolution et la bonne marche d’un
pays. Un think thank ^[] est une institution de droit privé en principe
indépendante des partis, à but non lucratif, regroupant des experts, et
qui produit des études et des propositions dans le domaine de politiques
publiquesDictionnaire Hachette illustré, éd. 2003 1858 p.).Aux
États-Unis d’Amérique, nous avons plus de cent think thanks. Les plus
connus dans le monde sont: Brookings Institution, Council of Foreign
Relations, Carnegie Endowment for International Peace, Rand Corporation,
Chinese Academy of Social Science(CASS), CERI Sciences Po Paris, Council
of Policy Advisors, Friedrich Ebert Foundation (FES), Konrad Adenauer
Foundation. Le professeurRichard N. Haass
<http://fr.wikipedia.org/wiki/Richard_N._Haass>^[ explique en cinq
points le rôle des think thanks^] à la politique publique dans « *Haas,
2002 ; Boucher et Royo, p. 36-38.* »:
o ils « génèrent des idées originales et des options politiques » ;
o ils « fournissent un réservoir d'experts prêts à être employés
par le gouvernement ». Aux États-Unis, les /think tanks/
contribuent à la circulation des élites, par exemple en servant
de réservoirs de talents ou en permettant aux membres d'une
administration d'intégrer une structure et de préparer leur
retour lorsque leur parti n'est plus au pouvoir ;
o ils constituent « un lieu où les décideurs peuvent débattre
d'idées et tester de nouvelles approches^[] ». Par exemple,
Chatham House
<http://fr.wikipedia.org/wiki/Chatham_House>organise de nombreux
débats sous les règles dites de Chatham House
<http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A8gle_de_Chatham_House>, qui
permettent la confidentialité des echanges. ^] Cette pratique a
été reprise par de nombreux /think tanks/ ;
o ils ont un rôle pédagogique tant au niveau des élites que des
citoyens, et contribuent à éclairer le débat public. Certains
/think tanks/ ne sont guère intéressés par le grand public et
préfèrent se centrer sur les décideurs, mais d'autres, au
contraire, vont viser le grand public. Les /think tanks/ «
reaganiens <http://fr.wikipedia.org/wiki/Ronald_Reagan>» ou «
thatcheriens <http://fr.wikipedia.org/wiki/Margaret_Thatcher>»,
au départ considérés comme hors du « cercle de la raison », ont
ciblé le grand public[et ont également servi de support à
l'émergence d'un groupe de dirigeants conservateurs ;
o les /think tanks/ consacrés aux Relations Internationales
<http://fr.wikipedia.org/wiki/Relations_Internationales>peuvent
« compléter les efforts officiels pour résoudre les conflits ».
Les /think tanks/ ne visent pas seulement à réaliser des études
originales. Un de leurs principaux objectifs est d'adapter les idées
existantes aux « besoins et contraintes du monde politique ».
Carol Weiss ^[] distingue quatre variétés de /think tank (/*Weiss, 1992;
Boucher et Royo, 2006, p. 35*.):
o des « universités sans étudiants », comme la Fondation Carnegie
pour la Paix Internationale
<http://fr.wikipedia.org/wiki/Fondation_Carnegie_pour_la_Paix_Internationale>ou
l'IFRI <http://fr.wikipedia.org/wiki/IFRI>en France. Ils
emploient des chercheurs en général titulaires de doctorats et
ont à cœur de réaliser des études dotées d'une rigueur académique ;
o des /think tanks/ travaillant principalement grâce à des études
commandées par les institutions publiques telle la RAND
Corporation <http://fr.wikipedia.org/wiki/RAND_Corporation>;
o des /advocacy think tanks/ (en français, on pourrait parler de «
/think tanks/ dévoués à une cause »). Ils produisent des études
et promeuvent des idées en lien avec les valeurs qu'ils veulent
défendre ;
o les /think tanks/ liés aux partis politiques. En général, malgré
tout, ils essaient de garder une certaine autonomie de façon à
préserver la qualité des recherches.
Selon la typologie du Professeur Carol Weiss, le GRAHN est un advocacy
think thank qui veut arriver à une Haïti nouvelle.
*GRAHN: Groupe d’Action*
Le GRAHN ne s’astreint pas à produire des réflexions et des documents.
Il s’engage sur le terrain et matérialise son intention d’arriver à une
Haïti Nouvelle. La plupart des fondateurs ou ténors du GRAHN sont des
chercheurs, des scientifiques chevronnés, des professeurs d’université.
Ce n’est pas sans raison que les actions du GRAHN sont éducatives pour
la plupart. Les réflexions du GRAHN ont donné lieu à 175 propositions
dont 24 projets structurants. Citons à titre d’exemple :
o la création d’un /Fonds de développement d’Haïti/ (FDH);
o le déploiement d’un /Réseau national de centres de ressources/
(RENACER) comme infrastructure ou réseau de savoir et
d’apprentissage couvrant l’ensemble du territoire haïtien;
o la tenue sur une base récurrente d’une /École et Université
d’été/ (EUE) pour la participation des ressources extérieures du
pays au soutien du système éducatif haïtien.
À date, le GRAHN a déjà réalisé plus de deux missions en Haïti. La
première mission a eu lieu du 6 au 12 juin 2010. Elle avait pour
objectif de mieux faire connaître le GRAHN - sa philosophie, ses
principes et ses valeurs - et de profiter de l'occasion pour entamer
un dialogue avec des personnes de la société civile haïtienne et des
représentants de la communauté internationale. Elle a eu également
l'occasion de rencontrer les autorités du pays pour leur faire part
des propositions du GRAHN et des projets que le groupe caresse pour
une Haïti nouvelle (http://www.haiti-grahn.net/public/?s=237). Deux
autres missions ont eu lieu, une en Avril 2011 sur l’éducation,
l’autre en Avril 2012 sur la santé. Simultanément, les professionnels
du GRAHN ont tenu des séances de formation, des ateliers dans tous les
départements du pays durant ces deux missions. En Avril 2013, le GRAHN
sera en Haïti pour une mission sur l’économie.
Le GRAHN a lancé le 8 janvier 2013 l’Institut des Sciences, des
Technologies et des Études Avancées d’Haïti (ISTEAH). Sur un horizon
temporel de 10 ans, l’ISTEAH envisage de former un contingent de 1000
scientifiques pour rehausser le niveau scientifique du pays et rendre
le pays moins dépendant de l’étranger pour la formation de ses élites.
Le GRAHN publie Haïti Perspectives, une revue de propositions, qui
publie des numéros thématiques sur des sujets d’intérêt national en
lien direct avec l’avenir du pays (Samuel Pierre). Dans un pays qui
chasse l'excellence, le GRAHN a réussi le pari de créer des prix
d'excellence en 2012. Les lauréats sont recommandés par les citoyens
eux-mêmes à travers tout le pays, la «madan sara»se retrouve sur le
même podium que le littéraire, le jeune entrepreneur de Port-de-Paix
sur le même pied d'égalité que le religieux. Le côté inédit frappe,
mais le message le plus important est: valorisons nos ressources
humaines, nos qualités, nos symboles en Haïti.
La vision du GRAHN : Une Haïti Nouvelle
Le GRAHN se veut une organisation mondiale d’où l’appellation
GRANH-Monde; il est organisé en chapitres et se définit comme un
mouvement large, inclusif, ouvert et multidisciplinaire, orienté vers
l’articulation d’un cadre de reconstruction qui va au-delà de la
simple réfection des infrastructures physiques endommagées ou
détruites, pour s’étendre à la construction d’une société moins
inégalitaire, fondée sur le droit, le partage, la solidarité,
l’éducation, le respect de l’environnement et le culte du bien commun.
Le GRAHN est une organisation de vigie citoyenne, laïque et
apolitique, désireuse de contribuer par une action réfléchie à la
résolution des problèmes du pays. Compte tenu de la complexité de ces
problèmes, le GRAHN considère que l’action à mener devrait s’étendre
sur un horizon temporel d’au moins vingt ans, dans une sorte de course
de fond où la méthode, la persévérance, la discipline, la rigueur, le
suivi et la continuité de l’engagement demeurent les règles d’or du
succès. Mais, c’est aussi une course à relais où, compte tenu du long
chemin à parcourir, jeunes et moins jeunes doivent se donner la main
dans une sorte de « Konbit » intergénérationnel qui préserve la
mémoire pour construire sur des acquis (Tiré de l’ouvrage Construction
d’une Haïti nouvelle).
Le GRAHN a publié en 2010 un ouvrage de 617 pages où il a produit une
réflexion structurée qui a donné lieu à 175 propositions qui
constituent autant d’actions à entreprendre sur un horizon temporel de
20 ans afin de faire face aux problèmes recensés. Parmi ces
propositions figurent 24 projets qualifiés de structurants, en ce sens
que leur réalisation permettrait au pays de faire un saut qualitatif
dans la modernité. Après avoir lu les 617 pages de cet ouvrage, je dis
sans réserve que toute action de l’état haitien, de la communauté
internationale qui vise la renaissance, le développement durable en
Haïti doit nécessairement consulter, évaluer et même retenir ce
travail pour éviter tout gaspillage de fonds, d’énergie. Le travail du
GRAHN est exhaustif pour les dix chapitres retenus. Comme le GRAHN se
veut une organisation apolitique, on encouragera des réflexions par
d’autres groupes, think thanks sur le système politique, les causes
fondamentales du sous-développement d’Haïti à la lumière des relations
internationales. La réflexion politique qui fait défaut à l’ouvrage du
GRAHN par choix des dirigeants de ce mouvement doit être faite afin
d’aplanir le sentier qui permettra au GRAHN de faire germer ses
propositions pour une Haïti nouvelle. Cette fois ci, la providence
n’aplanira pas les voies au génie pour prendre le contrepied de la
citation d’Honoré de Balzac : « La Providence qui sait toujours
aplanir les voies au génie ». Il faut bien un engagement citoyen pour
faciliter un dialogue national afin de parvenir à l’an zéro de la
construction.
Les défis à relever par le GRAHN
L’esprit critique nous amène à questionner le choix du GRAHN d’être
apolitique tenant compte qu’Haïti est différente des grands pays où
les think thanks peuvent se permettre d’être apolitiques étant donné
que leur multiplicité exige le choix d’un domaine précis pour engager
la réflexion. Et, aussi nous nous demandons dans quelle mesure le
GRAHN peut atteindre son objectif par rapport à son choix d’être
apolitique.
Défi financier
Le GRAHN est une organisation à but non lucratif. Pour fonctionner, il
doit avoir un budget, des moyens pour financer ses études. Pour le
présent moment, les activités du GRAHN sont financées par la
contribution des membres adhérents, des leaders, des partenaires, la
vente des publications. Le GRAHN doit être prudent concernant les
dotations fournies par certaines institutions internationales. Pour
avoir assisté des professeurs chercheurs, je sais que la personne ou
l’institution qui finance les projets, les études joue un rôle
déterminant dans les décisions, dans l’orientation des projets. Les
dons, les aides ne sont jamais désintéréssés. Donc, le GRAHN doit
trouver des bienfaiteurs, des organismes qui feront des gestes
sincères comme ces millions de citoyens qui financent les advocacy
think thanks avec leur contribution de 5 à 100 dollars par an à
travers le monde.
Défi Politique
En Haïti, nous avons un Statu quo qui rejette toutes les propositions
visant à améliorer les conditions de vie infra-humaines de la masse.
Le GRAHN est le premier think thank Haitien à avoir publié un ouvrage
collectif pour une Haïti nouvelle avec des comités spéciaux capables
de matérialiser les propositions sur le terrain. Le professeur Ludovic
Comeau Jr, Vice-président de GRAHN-Monde reconnait bien les enjeux.
Dans un article, “Concept et pratique de gouvernance économique”,
publié dans la revue thématique “Haïti Perspectives sur l’État et
gouvernance”, il écrit ceci:
“Les marchés peuvent être cruels quand il s’agit de punir les économies
ou les entreprises, voire les corps sociaux, mal gouvernés. Aussi
longtemps que l’establishment d’une société se complait à faire fi des
dimensions de la bonne gouvernance, la crise persiste et la misère se
répand. À partir d’une telle perspective, l’on comprend la situation de
pays qui semblent incapables de créer la richesse ou de trouver la
prospérité durable même lorsque des opportunités s’offrent à eux.
L’entreprise de développement durable ne peut démarrer que si un
leadership qualifié (une équipe douée et devouée) peut mobiliser les
passions autour d’un paradigme de politique générale rassembleur et,
conformément aux dimensions de la bonne gouvernance économique,
concevoir et implanter les plans et structures appropriés.”
Donc, le GRAHN est conscient que l’establishment fait fi de la bonne
gouvernance. Comment le GRAHN va-t-il porter l’establishment à
considérer son projet d’Haïti nouvelle en dehors d’une action politique?
Eduardo Galeano, dans un article publié en avril 2004 a écrit ceci:
“La négation d’Haïti n’a rien de nouveau. Depuis deux siècles, elle
souffre dédain et punition. Thomas Jefferson, figure de la liberté et
propriétaire d’esclaves, signalait que d’Haïti provenait le mauvais
exemple; et il disait qu’il fallait “confiner la peste dans cette île”.
Son pays l’a écouté.”
Notons les déclarations de l’éminent professeur Noam Chomsky dans un
article publié le 9 mars 2004 titré “*US-Haïti*”:
http://www.chomsky.info/articles/20040309.htm
The threat of democracy in Haiti in 1991 was even more ominous because
of the favorable reaction of the international financial institutions
(World Bank, IADB) to Aristide's programs, which awakened traditional
concerns over the "virus" effect of successful independent development.
These are familiar themes in international affairs: American
independence aroused similar concerns among European leaders. The
dangers are commonly perceived to be particularly grave in a country
like Haiti, which had been ravaged by France and then reduced to utter
misery by a century of US intervention. If even people in such dire
circumstances can take their fate into their own hands, who knows what
might happen elsewhere as the "contagion spreads."
The Bush I administration reacted to the disaster of democracy by
shifting aid from the democratically elected government to what are
called "democratic forces": the wealthy elites and the business sectors,
who, along with the murderers and torturers of the military and
paramilitaries, had been lauded by the current incumbents in Washington,
in their Reaganite phase, for their progress in "democratic
development," justifying lavish new aid. "The praise came in response to
ratification by the Haitian people of a law granting Washington's client
killer and torturer Baby Doc Duvalier the authority to suspend the
rights of any political party without reasons. The referendum passed by
a majority of 99.98%." It therefore marked a positive step towards
democracy as compared with the 99% approval of a 1918 law granting US
corporations the right to turn the country into a US plantation, passed
by 5% of the population after the Haitian Parliament was disbanded at
gunpoint by Wilson's Marines when it refused to accept this "progressive
measure," essential for "economic development." Their reaction to Baby
Doc's encouraging progress towards democracy was characteristic -
worldwide -- on the part of the visionaries who are now entrancing
educated opinion with their dedication to bringing democracy to a
suffering world - although, to be sure, their actual exploits are being
tastefully rewritten to satisfy current needs.”
Dans cet article, Professeur Chomsky montre clairement la volonté
manifeste des grands ténors de la communauté internationale de tenir
Haïti dans le misérabilisme, de prôner la philosophie de la misère.
Comment le GRAHN va s’y prendre pour négocier avec l’international pour
le porter à reconsidérer leur politique destructrice vis-à-vis d’Haïti?
Quelles sont les stratégies du GRAHN pour porter les nantis d’Haïti qui
bénéficient de la politique raciste de la communauté internationale à le
supporter dans sa démarche d’avoir une Haïti nouvelle fondée sur le
droit, la solidarité, le partage, l’éducation, le respect de
l’environnement et le culte du bien commun?
*Défi de solidarité*
Le peuple Haitien est zombifié. Les Haitiens sont passifs, désintéréssés
au point d’avoir une révulsion pour les intellectuels, les structures
institutionnelles, qui sont des passages obligés pour l’établissement de
l’état de droit, l’Haïti nouvelle que prône le GRAHN. L’éminent
professeur Jean Price Mars résume cette passivité ainsi:
Un peuple qui chante et qui souffre, qui peine et qui rit, un peuple qui
rit, danse et se résigne. De la naissance à la mort, la chanson est
associée à toute sa vie. Il chante la joie au coeur ou les larmes aux
yeux. Il chante dans la fureur des combats, sous la grêle des mitrailles
et dans la mêlée des Il chante l'apothéose des victoires et l'horreur
des défaites. Il chante l'éffort musculaire et le repos après la tâche,
l'optimisme indéracinable et l'obscure intuition que ni l'injustice, ni
la souffrance ne sont éternelles et qu'au surplus rien n'est désespérant
puisque Bondye bon, Dieu est bon."baïonnettes. Il chante l’apothéose des
victoires et l’horreur des défaites. Il chante l’effort musculaire et le
repos après la tâche, l’optimisme indéracinable et l’obscure intuition
que ni l’injustice ni la souffrance ne sont éternelles et qu’au surplus
rien n’est désespérant puisque Bondye bon, Dieu est bon.”
Comment le GRAHN va-t-il s’y prendre pour vulgariser ses travaux au sein
de le jeunesse universitaire, les écoliers, les paysans, les chômeurs,
les artisans, les professionnels, petits fonctionnaires de l’état, etc.,
et entamer un dialogue sincère, véritable, efficace avec eux pour les
porter à embrasser ce projet révélateur qui pourra être bénéfique pour
eux, améliorer leurs conditions? Comment le GRAHN va-t-il faire pour
porter les intellectuels opportunistes, hypocrites, inconscients, qui
constituent la classe moyenne, à lui donner la main pour marcher dans ce
grand projet de société?
*Propositions et Recommendations***
Je ne me targue pas d’être un expert en politique publique, ni un grand
conseiller, mais le fils de paysans que je suis, l’élève modèle que
j’étais qui a fréquenté une école congréganiste qui forme des hommes
pour maintenir le statu quo, l’étudiant actif que j’étais au sein de
l’Université d’État d’Haiti(UEH), le professionnel qui a poursuivi des
études multiples aux États-Unis d’Amérique et travaillé dans un système
qui prône une culture d’excellence peut faire humblement des
recommendations au GRAHN qui est à mon humble avis le meilleur think
thank qu’Haïti puisse avoir en ce 21ème siècle afin qu’il puisse mener à
terme sa vision.
Bien qu’il ait un comité de promotion déjà en place en Haïti, le GRAHN
doit constituer un comité de vulgarisation sur le terrain qui sera le
bras exécuteur des réflexions et stratégies des comités de solidarité et
développement social. Ce comité aura pour objectif de faire connaître le
GRAHN - sa philosophie, ses principes et ses valeurs, ses propositions,
ses projets structurants, et d’entamer un dialogue avec des personnes de
la société civile haïtienne et des représentants de la communauté
internationale (objectif de la première mission du GRAHN en Haïti, juin
2010). Ce comité sera permanent. La société civile Haitienne qui est
sous l’emprise de la zombification doit être exorcisée. L’exorcisme
requiert un dialogue permanent, un appui réel, une éducation permanente
à la citoyenneté, une promotion des valeurs Haitiennes, la
reconstruction de l’identité Haitienne, une révolution culturelle, la
promotion du culte du bien commun.
Le GRAHN, bien qu’il se veuille une organisation mondiale, travaille
pour la renaissance d’Haïti, pour le bien commun des Haitiens. Les
Haitiens, en retour doivent apprécier l’effort de cette organisation,
doivent la supporter. Ce support doit être financier, affectif. Je
comprends la prudence du GRAHN face aux détracteurs. Mais, il est temps
que les Haitiens comprennent la philosophie de “grès kochon an dwe kwit
kochon an”. De 2010 à 2012, les États-Unis d’Amérique, l’Europe étaient
en pleine récession, et, pourtant, le peuple américain, les européens
ont contribué largement à divers fonds pour la Reconstruction d’Haïti
bien que ces fonds aient été dilapidés:
http://www.nytimes.com/2012/12/24/world/americas/in-aiding-quake-battered-haiti-lofty-hopes-and-hard-truths.html?pagewanted=all&_r=0.
Les Haitiens doivent renouveler l’exploit de nos compatriotes qui ont
contribué pour la construction du bicentenaire sous la présidence
d’Estimé, qui ont payé de leur sang la dette de l’indépendence imposée
par la France à Haïti. Le comité financement du GRAHN doit s’atteler à
porter les Haitiens de l’intérieur et ceux de la diaspora à contribuer à
ce grand projet, cette vision d’une Haïti Nouvelle qu’il prône.
Je comprends bien que le GRAHN se veut apolitique, mais cela n’empêche
que la politique est un passage obligé pour arriver à l’Haïti nouvelle.
Le GRAHN doit faire du lobby auprès de nos politiciens, des forces vives
de la nation. J’encourage le GRAHN à faire la promotion du dialogue
national pour résoudre pacifiquement les multiples conflits qui ont
ravagé et qui continuent à ravager Haïti. Je ne suis pas membre du
GRAHN, mais je me retrouve dans la vision du GRAHN en tant que jeune
professionnel Haitien qui rêve d’être un aristocrate du savoir et de
l’avoir. Seule une Haïti nouvelle pourra me permettre de matérialiser
mon rêve tout en étant conséquent, humain, tout en conservant les
grandes valeurs morales universelles, haitiennes.
Le *Petit Robert 2013 *définit la politique de la façon suivante:
“Relatif à l’organisation et l’exercice du pouvoir dans une société
organisée, au gouvernement d’un état. Manière de gouverner un état.
Ensemble des affaires publiques. Manière concertée de conduire une
affaire”. Compte tenu de cette definition, le GRAHN est bel et bien une
organisation politique. Le GRAHN, comme think thank n’a pas intérêt à
s’engager dans la politique active dans un pays où les politiciens, les
partis politiques ne sont pas sérieux, ne respectent pas les règles du
jeu démocratique et sont perçus négativement par le peuple qui est
victime de leur crabisme, leur comportement opportuniste, leurs
agissements, leur hypocrisie. Mais, le GRAHN peut toujours encourager
les partis politiques à se structurer, les aider dans l’apprentissage
démocratique. Le GRAHN comme think thank peut mobiliser des ressources
humaines qui font défaut aux partis politiques. Que le GRAHN s’engage
sur le terrain politique non comme acteur du jeu politique, mais comme
facilitateur de l’apprentissage du jeu démocratique qui sous-tend la
bonne gouvernance. Puisque l’intervention du GRAHN sur le terrain est
avant tout une intervention éducative, il pourra toujours organiser une
mission politique pour aider les acteurs politiques à comprendre les
enjeux et leur montrer la voie qui mène à la bonne gouvernance. Il ne
suffit pas de dire ce qui doit être fait, il faut donner le ton en
proposant des modèles.
**
**
*Conclusion*
Le GRAHN est un cadeau du ciel. Réunir vingt intellectuels Haitiens pour
une entreprise commune sans promesses de financement de projets dans le
futur, bénévolement est une tâche herculéenne. Le GRAHN a pu mobiliser
en 2010 plus d’une centaine d’intellectuels d’horizons divers, d’Haïti
et de la diaspora pour réaliser le grand projet de la Construction d’une
Haïti nouvelle. Le GRAHN a pu surmonter tous les vices qui sont à la
mode aujourd’hui qui constituent des impédiments à l’émergence de think
thanks qui sont indispensables à la bonne marche d’un pays sérieux pour
monter une structure sérieuse qui donne espoir, qui fait rêver; qui,
après trois années est toujours immaculée, qui n’a été mêlée à aucun
scandale de corruption quand on considère que des structures dites
sérieuses dirigées par de grands bonnets sur la scène mondiale ont
piteusement échoué. Le GRAHN a droit à une fière célébration. Il n’est
pas possible pour le GRAHN d’embrasser seul tous les maux d’Haïti et
mettre en place l’Haïti nouvelle. On ne saurait demander au GRAHN d’être
le surhomme de Nietzsche qui doit engendrer l’humanité quand elle se
développera selon “la volonté de puissance après avoir rejeté la “morale
des esclaves”. Les ténors du GRAHN doivent comprendre qu’en Haïti
personne n’est disposé à faire des sacrifices pour l’Haïti nouvelle. Les
Haitiens n’ont plus d’espoir; ils ont été bafoués par ceux en qui ils
ont mis leur espérance. Le GRAHN doit gagner la confiance de cette
majorité qui est méfiante et qui souffre.
Mon ami philosophe, Camille Loty Malebranche considère l’intellectuel
comme un créateur, un inventeur qui transforme pour le bien commun, un
agent qui découvre. Puisse les membres du GRAHN être des intellectuels
au sens malebranchien. Je souhaite que le GRAHN puisse continuer à
montrer à plus d’uns que l’Haitien est capable de créer, d’inventer, de
découvrir pour transformer l’abîme Haitien en une Haïti nouvelle où il
fera bon vivre. Pour terminer, je reprends la réflexion d’un internaute
Haitien:
“Comme le répète régulièrement Edgar Morin, les changements radicaux de
l’humanité (l’agriculture, l’écriture, la démocratie en Grèce, les
religions…) ont commencé par l’invention de pratiques, de modèles
isolés, par une minorité de personnes. Puis, pour des raisons diverses
et spécifiques aux lieux et aux époques, ces innovations sociales,
économiques, spirituelles se sont généralisées à de larges franges de la
population mondiale. Cette propagation semble liée à un phénomène de «
masse critique », comme le décrit l’expérience dite « du 100ème singe »
relatée dans le livre de Lyall Watson, « Lifetide ». À partir du moment
où une masse significative de la population se met à penser ou à agir
d’une certaine façon, l’ensemble de la société est susceptible de lui
emboiter le pas. Cet emboitement de pas provient de toute évidence de la
rencontre entre un changement de vision du monde et l’apport
d’innovations structurelles incarnant cette conscience nouvelle dans une
organisation sociétale .”
Puisse le grand architecte de l’univers aider le GRAHN dans sa lourde
mission.
Ad multos annos. Bonne continuité dans l’excellence GRAHN!
Kerlens Tilus
01/21/2013 Washington D.C.
Snel76_2000 at yahoo.com
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